À l'écoute des paramédics
(03-11-2024)
(English version follows the French)
Dessercom m’a invité à passer plusieurs heures en compagnie de ses paramédics basés à Saint-Hyacinthe et Acton-Vale.
Soyons clairs sur un point, je n’ai pas sollicité d’opinions sur leur employeur, et aucune ne m’a été offerte – ce qui est bien compréhensible quand on est un invité qui va documenter son expérience.
J’ai accompagné le chef des opérations et eu l’occasion de discuter avec chacun des paramédics que nous avons croisés pendant le quart de travail. Nous avons beaucoup parlé de l’état du système de soins préhospitaliers d’urgence et de la profession de paramédic.
Nous avons parlé de la nécessité de déplacer les quartiers des équipes de la station de Saint-Hyacinthe au rez-de-chaussée afin de permettre aux paramédics de monter dans leurs ambulances assez rapidement pour respecter encore un autre des nombreux protocoles destinés à atteindre des indicateurs de performance qui n’ont que peu ou rien à voir avec les résultats pour les patients.
Nous avons discuté du besoin de quarts de travail/ambulances supplémentaires dans les zones de desserte de Saint-Hyacinthe et d’Acton-Vale en raison des demandes constantes et croissantes sur le système de soins préhospitaliers d’urgence.
Nous avons parlé de la question de savoir si ces ressources supplémentaires devraient être rattachées à une région précise ou faire partie du système de répartition dynamique qui, bien qu’il permette de déplacer les ambulances pour couvrir une grande zone d’intervention, crée inévitablement des déserts ambulanciers lorsque la combinaison des volumes d’appels, des distances vers l’urgence la plus proche et du temps pour libérer d'une urgence surcharge le système.
Nous avons abordé la fracture entre la pauvreté et la richesse dans la zone de desserte de Saint-Hyacinthe et le besoin non comblé de paramédics de soins communautaires pour les personnes médicalement fragiles, les très jeunes et les très vieux qui n’ont pas accès à des soins de santé réguliers.
Nous avons parlé de l’importance d’élargir le champ de pratique des paramédics pour mieux servir leur clientèle. Nous avons discuté de la nécessité de reconnaître les paramédics en tant que professionnels de la santé.
J’ai été témoin d’une petite cérémonie informelle où un paramédic d’Acton-Vale a reçu une reconnaissance et une épinglette pour célébrer lui et son partenaire qui ont réussi à réanimer un patient en arrêt cardiorespiratoire.
Nous avons échangé sur les raisons pour lesquelles un paramédic avec de longues années de service aime toujours la profession et pourquoi deux jeunes paramédics ont choisi de servir malgré une conscience aiguë des lacunes du système.
Nous avons parlé de la nécessité que le système manifeste beaucoup plus de loyauté et de respect de haut en bas que d’obéissance de bas en haut.
Et nous nous sommes demandé si quelqu’un écoutait vraiment les paramédics en dehors des limites de leurs entreprises respectives.
C’était un thème récurrent chez les professionnels de première ligne qui ont des idées, des suggestions et des perspectives qui méritent d’être entendues, partagées, et, peut-être, mises en œuvre pour améliorer le système dans lequel ils sont si profondément investis.
Listening to the paramedics
Dessercom invited me to spend several hours in the company of their paramedics based in Saint-Hyacinthe and Acton-Vale.
Let’s be clear about something, I didn’t solicit any views about their employer, and none were offered – which makes good sense when you’re a guest who is going to journal your experience for public consumption.
I rode with the Chief of Operations and was provided with the opportunity to converse with each of the paramedics we encountered during the shift. We talked a lot about the state of the emergency prehospital care system and the paramedic profession.
We talked about the need to migrate the crew quarters in the Saint-Hyacinthe station downstairs in order to allow paramedics to get into their ambulances fast enough to comply with yet another in a series of protocols designed to achieve key performance indicators which have little or nothing to do with patient outcomes.
We talked about the need for additional shifts/ambulances in the Saint-Hyacinthe and Acton-Vale response zones due to the constant and increasing demands on the emergency prehospital care system.
We talked about whether those additional resources should be tied to one area or be part of the dynamic dispatching system which, while enabling ambulances to be shifted to cover a great response area, inevitably lead to ambulance deserts when the combination of call volumes/distances to the closest available ER/time to clear an ER overwhelm the system.
We talked about the divide between poverty and wealth in the Saint-Hyacinthe response zone and the unanswered need for community care paramedics for the medically fragile, the very young and the very old without access to regular health care.
We talked about the need to expand the scope of practice for paramedics so they can better serve their clientele. We talked about the need to recognize paramedics as health care professionals.
I watched as one of the paramedics in Acton-Vale received recognition and a lapel pin to celebrate he and his partner successfully resuscitating a patient in cardiorespiratory arrest.
We talked about why one of the longer-serving paramedics still loves the profession and why two younger paramedics had decided to opt to serve as paramedics even while painfully aware of the shortfalls of the system.
We talked about how the system itself needs to be feature a lot more top-down loyalty and respect than bottom-up obedience.
And we pondered whether anyone was listening to the paramedics themselves beyond the confines of their individual enterprises.
It was a recurring theme from frontline professionals who have ideas, suggestions, and perspectives that deserve to be heard and shared and, perhaps, implemented, to improve the system they have decided is important enough to build their career upon.
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