Dommage collatéral
par/by Hal Newman
English version follows the french.
Nous avons appris la nouvelle juste avant le début d’un autre quart de jour. Nous avons pleuré comme des bébés. Je me souviens m’être assis sur le pare-chocs arrière de mon ambulance avec Blake Camp et avoir essayé de donner un sens à tout cela.
Chaque ambulance du garage avait ses clignotants d’urgence allumés et les équipages faisaient retentir les sirènes dans une cacophonie gémissante de pur désespoir alors qu’ils descendaient dans les rues. Ce fut l’un des débuts les plus difficiles de tout changement au cours de ma carrière. Patrick Walsh avait été retrouvé mort. Il s’est suicidé après s’être assuré qu’il était suffisamment éloigné de notre territoire pour que personne d’entre nous ne réponde à l’appel.
Sa mort n’aurait probablement pas dû être une surprise.
Il avait subi des blessures émotionnelles mettant sa vie en danger lors du massacre de l’École Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. Patrick était étudiant lorsque Marc Lépine a séparé les hommes des femmes et s’est livré à un saccage de 45 minutes tuant 14 jeunes femmes, blessant 10 d’autres et quatre hommes — puis a retourné l’arme contre lui-même.
Patrick a fourni les premiers soins aux blessés au milieu de cette scène sanglante de l’enfer. Vous pouvez le voir sur plusieurs des photographies prises par les journalistes cette horrible nuit.
Et puis il est rentré chez lui et a fourré tout son stress traumatique et sa culpabilité de survivant dans un sac de sport émotionnel et l’a fourré dans un placard mental.
Il s’est plongé dans son travail de paramédic. C’était un grand paramédic. Il y avait un calme d’un autre monde pour lui-même pendant les scènes les plus chaotiques. Il avait le don de pouvoir se connecter avec les patients et leurs familles. Il se tenait la main et écoutait attentivement.
Il était empathique sur la route et dans le garage. Patrick était un médiateur discret des tensions qui survenaient entre les paramédics et les managers. Il était facile de lui parler et avait un esprit brillant.
Je me souviens qu’il disait que les nuits étaient les plus difficile pour lui avec le silence relatif de la ville et l’obscurité totale.
Patrick a continué le processus de mourir lentement de l’intérieur — incapable de faire face à la poursuite de sa vie et de la poursuite de ses rêves alors que tant de ses camarades de classe étaient morts.
Finalement, la tristesse l’a submergé bien qu’il ait fait de son mieux pour le cacher au reste d’entre nous. Aucun de nous n’avait la moindre idée qu’il préparait une sortie prématurée de ce monde.
Trois ans après la Massacre de Montréal, Patrick Walsh s’est suicidé. Il était au début de la vingtaine. Il était encore si jeune.
Dommage collatéral.
Il me manque toujours.
Repose en paix mon frère.
Be well. Practice big medicine.
Hal
We got the news just before the start of another day shift. We cried like babies. I remember sitting on the back bumper of my rig with Blake Camp and trying to make sense of it all.
Every rig in the garage had their emergency flashers on and crews were sounding the sirens in a wailing cacaphony of pure despair as they hit the streets. It was one of the most rugged starts to any shift in the course of my career. Patrick Walsh had been found dead. He took his own life after ensuring he was far enough out of our territory that it wouldn’t be any of us who responded to the call.
His death probably shouldn’t have come as a surprise.
He had suffered life-threatening emotional wounds during the massacre at Ecole Polytechnique in Montreal on December 6, 1989. Patrick was a student when Marc Lepine separated the men from the women and went on a 45-minute rampage killing 14 young women, wounding 10 others and four men – and then turned the gun on himself.
Patrick provided first aid to the wounded in the midst of that bloody scene from hell. You can see him in several of the photographs taken by journalists that awful night.
And then he went home and stuffed all of his traumatic stress and survivor guilt into an emotional duffle bag and shoved it into a mental closet.
He immersed himself in his work as a medic. He was a great medic. There was an otherworldly calm to him even during the most chaotic scenes. He had the gift of being able to connect with patients and their families. He held hands and he listened attentively.
He was empathetic on the road and in the garage. Patrick was a quiet mediator of the tensions that arose between the medics and the managers. He was easy to talk to and had a brilliant mind.
I remember him saying that nights were the hardest for him with the relative silence of the city and the all-encompassing darkness.
Patrick continued the process of slowly dying from within – unable to cope with carrying on with his life and pursuing his dreams while so many of his classmates had died.
Eventually the sadness overwhelmed him although he did his best to hide it from the rest of us. None of us had an inkling he was plotting a premature exit from this world.
Three years after the Montreal Massacre, Patrick Walsh committed suicide. He was in his early twenties. He was just a kid.
Collateral damage.
I still miss him. Rest in peace, brother.
Be well. Practice big medicine.
Hal
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