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Douleur

Douleur

English version follows the french.

(27-08-2024)

Contrairement à bon nombre de leurs collègues ailleurs au Québec, les paramédics de soins primaires d'Urgences-santé ne peuvent pas offrir de gestion de la douleur à leurs patients. Et personne ne semble savoir quand cette formation et le médicament seront mis en place.

Une douleur non contrôlée peut entraîner un stress physiologique, qui peut aggraver des problèmes comme l'hypertension, la tachycardie ou la détresse respiratoire. En gérant la douleur tôt, les paramédics peuvent aider à stabiliser le patient et à prévenir d'autres complications qui pourraient survenir en raison d'une douleur non traitée, comme l'aggravation de problèmes cardiovasculaires ou respiratoires.

La gestion de la douleur est un aspect crucial des soins pour une personne qui est tombée et qui est restée au sol.

Entre le 23 novembre 2023 et le 13 mars 2024, les paramédics desservant Montréal et Laval ont répondu à 11 654 appels de patients dont la raison de l'appel était liée à une chute. De ce nombre, 7 127 ont été transportés à l'hôpital. Pour 1 208 de ces patients transportés, le délai de réponse des ambulanciers a été supérieur à une heure. En fait, le délai moyen de réponse pour ce sous-ensemble de patients était de 2 heures et 32 minutes. Pour une personne souffrant de douleur après une chute, c'est un délai très long.

Durant la même période, les paramédics d'Urgences-santé ont pris en charge et transporté 2 854 patients qui étaient tombés et qui se trouvaient encore au sol - à l'intérieur ou à l'extérieur - au moment où un répartiteur médical d'urgence a trié le patient selon le Système de Priorisation Médicale (MPDS). Pour 373 (13%) de ces patients, l'attente pour les paramédics a été de plus d'une heure.

Le délai avant l'apparition de complications après une chute et une immobilisation au sol peut varier en fonction de plusieurs facteurs, y compris l'âge de la personne, son état de santé général, la nature de la chute et la durée pendant laquelle elle est restée au sol.

"On dit souvent que nos routes sont dégueulasses alors imaginez dans une ambulance quand tu viens de chuter de 2 étages et que t'as le coccyx fracturé à bord d'une ambulance avec des suspensions qui après leurs 30 000 premiers km absorbent plus rien. Chaque petite craque dans la route et accélération/décélération résonne dans ta colonne et te fait pratiquement perdre conscience tellement la douleur est vive. Puis en plus tu dois endurer ça 45 minutes avant d'arriver à l'hôpital. Ou encore les histoires quotidiennes de personne âgée avec une hanche fracturée. Pour un paramédic, rares sont les situations plus pénibles que de voir un patient subir de telles douleurs et être impuissant," - un paramédic.

Le traitement de la douleur est une priorité fondamentale pour les systèmes de soins d'urgence préhospitaliers à travers le monde. Comment se fait-il que dans la plus grande métropole du Québec, les paramédics ne soient pas autorisés à aider leurs patients à gérer leur douleur?

"Une des choses les plus frustrantes du travail, regarder souffrir quelqu'un, impuissant. C'est un sentiment devastateur qui en épuise plus d'un. Dans les pentes de ski de l'ouest canadien, sur une plage en Australie tu a du penthrox mais pas au Québec Sa ne sauve pas des vies et on coûte déjà trop cher selon le gouvernement donc..." - un paramédic.

Avec l'état des routes à Montréal et Laval, vous pouvez imaginer la quantité de douleur que certains patients victimes de traumatismes de chute ressentent pendant le transport vers l'urgence. Combien de temps encore cette agonie va-t-elle se poursuivre dans les rues de Montréal et de Laval ?

Tant que les paramédics de Montréal et de Laval n'auront pas commencé à offrir la gestion de la douleur dans le cadre de leurs protocoles de soins de base, Urgences-santé continuera d'être l'un des rares services de soins préhospitaliers d'urgence à ne pas prioriser le contrôle de la douleur chez ses patients.

Pain Management

Unlike many of their colleagues elsewhere in Québec, Urgences-santé’s primary care paramedics cannot offer pain management for their patients. And no one seems to know when that training and medication will be implemented.

Uncontrolled pain can lead to physiological stress, which may exacerbate conditions like hypertension, tachycardia, or respiratory distress. By managing pain early, EMS providers can help stabilize the patient and prevent further complications that might arise from untreated pain, such as worsening of cardiovascular or respiratory issues​.

Pain management is a critical aspect of care for someone who has fallen and remained on the ground.

Between November 23, 2023, and March 13, 2024, paramedics serving Montreal and Laval responded to 11654 patients whose reason for calling was related to a fall. 7127 of those patients were transported to a hospital. For 1208 of those patients who were transported, the response time for paramedics was more than an hour. In fact, the average response time for that subset of patients was 2 hrs and 32 minutes. For someone in pain after a fall, that's a very long time.

During the same time frame, Urgences-santé paramedics cared for and transported 2,854 patients who had fallen and were still on the ground - inside or outside – at the time an emergency medical dispatcher triaged the patient according to the Medical Priority Dispatch System (MPDS). For 373 (13%) of those patients, the wait for paramedics was more than an hour.

The timeline for the onset of complications after someone has fallen and remained on the ground can vary depending on several factors, including the person's age, overall health, the nature of the fall, and how long they remain on the ground.

"People often say that our roads are terrible, so imagine being in an ambulance after falling two stories and having a fractured tailbone. The ambulance's suspension, which after the first 30,000 km barely absorbs anything, makes every little crack in the road and every acceleration or deceleration resonate through your spine, almost causing you to lose consciousness from the intense pain. And to top it off, you have to endure this for 45 minutes before reaching the hospital. Then there are the daily stories of elderly people with a fractured hip. For a paramedic, there are few situations more difficult than watching a patient suffer such pain and feeling powerless," - a paramedic.

The treatment of pain is a fundamental priority for emergency prehospital care systems around the world. How can it be that in the largest metropolis in Quebec, paramedics are not permitted to help their patients manage their pain?

"One of the most frustrating parts of the job is watching someone suffer, powerless to help. It's a devastating feeling that wears down many of us. On the ski slopes in Western Canada or on a beach in Australia, you've got Penthrox, but not in Quebec. It doesn't save lives, and we’re already considered too expensive by the government, so..." - a paramedic.

With the state of the roads in and around Montreal and Laval you can imagine the amount of pain some fall trauma patients experience while en route to the ER. How long will this agony to continue to play out on the streets of Montreal and Laval?

Until Montreal and Laval's paramedics begin to offer pain management as part of their basic care protocols, Urgences-santé will continue to be among a very few emergency prehospital care services which doesn't prioritize the control of pain for its patients.