Flashback - Entretien avec Vincent Marissal
En août 2022, Nous avons interrogé Vincent Marissal, député Québec Solidaire (QS) de Rosemont sur la crise du système de soins préhospitaliers au Québec.
Que pensez-vous de la crise actuelle du système de soins préhospitaliers au Québec ?
La crise actuelle était assez prévisible en raison des conditions de travail et de la pénurie de main-d’œuvre. Depuis des mois, les signaux d’alarme sont visibles, mais le ministre n’a rien fait. C’est très grave! Que des gens souffrent ou meurent en attendant l’ambulance est inacceptable.
Pensez-vous que le système doit être transformé et si oui, comment ?
Je voudrais mettre l'accent sur les changements pragmatiques qui pourraient être réalisés à court ou moyen terme.
Depuis des années déjà, Québec solidaire propose de :
- Nationaliser le réseau (Urgence-Santé partout au Québec)
- Revaloriser la profession et en faire la promotion positivement
- Standardiser les opérations et la formation
- Rehausser les conditions de travail des paramédics
Ce sont des propositions structurantes qui auraient un grand impact sur la crise du système de soins préhospitaliers.
Croyez-vous que les paramédics du Québec peuvent jouer un plus grand rôle dans le système de santé ?
Absolument! Ils pourraient notamment faire de la prévention, par exemple dans les résidences pour personnes âgées comme les pompiers en font dans les écoles. Quelques actes médicaux simples devraient aussi faire partie de leurs fonctions.
Tout ceci passe évidemment par la revalorisation de la profession : il faut que les paramédics ne soient plus perçus comme des «chauffeurs d’ambulance», mais des professionnels de la santé.
Comment mieux utiliser les salles d'urgence du Québec et comment réglez-vous la surcharge constante des salles d'urgence ?
À Québec solidaire, nous n'allons pas dicter à partir des bureaux gouvernementaux comment les salles d'urgence devraient fonctionner. Cependant, trop de gens avec de petits problèmes de santé non-urgents aboutissent à l'urgence, faute d'autres solutions.
Pour nous, régler la surcharge de nos salles d’urgence passe par l’accessibilité aux soins de première ligne. Des vrais CLSC, ouverts 24/7, avec des services et une prise en charge par des équipes multidisciplinaires pour le plus long terme possible.
Que pensez-vous du 'patchwork' d'entreprises privées, de coopératives et d'Urgences-santé qui offrent des services ambulanciers à travers le Québec ?
Ce modèle est incompréhensible, incohérent, inefficace et coûteux. Nous préconisons une nationalisation du réseau.
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