Les Canadiens sont prêts à ce que les paramèdics aient un rôle plus important à jouer dans la prestation de soins de la santé

(2023-06-09) Les Canadiens sont prêts à ce que les paramèdics aient un rôle plus important à jouer dans la prestation de soins de la santé : sondage d'Abacus Data.

Abacus Data a mené un vaste sondage national en ligne au nom de l’Association des paramédics du Canada afin de connaître les points de vue des Canadiens et Canadiennes sur les soins de la santé et le rôle des paramédics. Ce sondage a été mené du 24 au 28 avril 2023  auprès de 3 150 adultes canadiens.

Un nombre croissant de Canadiens et Canadiennes pensent que les temps d’attente dans les urgences, l’accès à un médecin de famille et le temps de réponse des paramédics constituent un problème grave au Canada.

Les préoccupations relatives à plusieurs aspects du système de soins de la santé du Canada sont à la hausse depuis 2021. Aujourd’hui, la moitié des Canadiens sinon plus croient que les temps d’attente dans les urgences (66 %), les temps d’attente en chirurgie (63 %), l’engorgement des hôpitaux (59 %), l’accès à un médecin de famille (56 %) et l’accès aux services de santé mentale (50 %) constituent un problème grave au Canada. La proportion de personnes qui croient que les temps d’attente dans les urgences constituent un problème grave a augmenté de 13 points de pourcentage depuis 2021, tandis que la proportion qui qualifie l’accès à un médecin de problème grave est en hausse de 16 points.

En ce qui concerne les temps de réponse des paramédics, 36 % croient qu’ils constituent un problème grave, ce qui représente une hausse de 15 points depuis 2021 et de 23 points depuis 2012. En 2012, seulement 13 % des Canadiens et Canadiennes estimaient que les temps de réponse des paramédics étaient un problème grave.

Les opinions sur les temps de réponse des paramédics sont relativement uniformes au palier régional, quoique les résidents de la Colombie-Britannique (46 %) et de l’Alberta (39 %) sont plus susceptibles d’y voir un problème grave que ceux des autres provinces.

Le sondage a également révélé que les Canadiens plus âgés sont plus susceptibles de qualifier les enjeux du secteur des soins de la santé du Canada identifiés dans le cadre du sondage de problèmes graves.

Notamment, 66 % des personnes âgées de 60 et plus croient que les temps d’attente en chirurgie constituent un problème grave (25 points de pourcentage de plus que les 18 à 29 ans).

Les paramédics sont très respectés et la plupart estiment qu’ils jouent un rôle central dans le système de soins de la santé. 89 % des Canadiens et Canadiennes disent avoir énormément ou beaucoup de respect pour les paramédics. Ce point de vue est noté à l’échelle du pays et des groupes démographiques.

Les participants ont été invités à qualifier le rôle de différents intervenants du secteur de la santé de central, d’important ou de soutien. 57 % des répondants estiment que les paramédics jouent un rôle central et 32 % estiment qu’ils jouent un rôle important.Ces constatations sont inchangées par rapport à l’an dernier.

Dans l’ensemble, 74 % des Canadiens croient que les médecins jouent un rôle central, suivi par les infirmiers/infirmières autorisés (64 %) et les paramédics (57 %).

Les opinions au sujet des paramédics sont uniformes à l’échelle du pays ; l’on note toutefois que les Canadiens plus âgés qui ont été soignés par un paramédic sont plus susceptibles de qualifier leur rôle au sein du système de la santé de central.

En ce qui concerne les décisions médicales prises sur-le-champ, les gens font autant confiance aux paramédics qu’aux médecins ou aux infirmiers/infirmières.

Lorsque nous avons demandé aux répondants la mesure dans laquelle ils font confiance aux médecins, aux infirmiers/infirmières et aux paramédics pour prendre des décisions sur-le-champ relatives à leur santé personnelle, huit Canadiens sur 10 (82 %) ont dit faire beaucoup confiance aux paramédics, comparativement à 81 % pour les infirmiers/infirmières et 85 % pour les médecins.

Cette confiance dans les paramédics est notée à l’échelle du pays et des groupes démographiques. 87 % des répondants qui ont été soignés ou transportés à l’hôpital par un paramédic disent avoir beaucoup confiance dans leur capacité de prendre des décisions médicales sur-le-champ.

83% des Canadiens soutiennent l’idée de services paramédicaux communautaires

Nous avons présenté aux répondants la description suivante d’un programme de services paramédicaux communautaires, puis nous leur avons demandé s’ils étaient pour ou contre l’idée d’un tel programme :

Traditionnellement, les paramédics sont formés pour répondre aux appels d’urgence (911), prodiguer des soins aux personnes malades ou blessées et transporter les patients aux salles d’urgence. Toutefois, les patients n’ont pas tous besoin d’être transportés à la salle d’urgence. Dans plusieurs cas, ils n’ont besoin que d’une évaluation de base de leur état de santé, de traitements mineurs et d’aiguillage vers un service communautaire approprié ou un autre service de soins de santé.

Les services paramédicaux communautaires consistent à investir les  paramédics dans des rôles non traditionnels de prestation de soins urgents et non urgents, sans pour autant les impliquer dans des situations potentiellement mortelles. Cet élargissement du rôle des paramédics dans le cadre d’une relation de collaboration avec d’autres professionnels des soins de santé et des agences communautaires leur permettrait de prendre en charge les patients qui n’ont pas besoin de traitements immédiats ni de transport à l’hôpital.

En vertu d’un modèle de services paramédicaux communautaires, les paramédics continueraient de répondre aux urgences médicales en plus de fournir des soins médicaux non urgents dans la communauté et dans les résidences des patients.

Dans l’ensemble, 83 % des Canadiens sondés se sont dit « tout à fait pour » (44 %) ou « plutôt pour » (39 %) l’idée d’un programme de services paramédicaux communautaires tel que présenté dans le sondage. Seulement 2 % se sont dits contre et les 15 % restants n’étaient ni pour ni contre.

Le degré de soutien à l’idée d’un tel programme est uniforme à l’échelle du pays et la notion est particulièrement bien reçue par les femmes — 47 % de ces dernières sont « tout à fait pour » un programme de services paramédicaux communautaires.

L’on note également un fort degré de soutien parmi toutes les allégeances politiques — les partisans libéraux, conservateurs et néo-démocratiques l’appuient en grande majorité.

Pourquoi les services paramédicaux communautaires font-ils l’objet d’un degré si élevé de soutien ?

Presque tous les Canadiens et Canadiennes sont à l’aise à l’idée d’accroître le rôle des paramédics dans la prestation des services de santé dans leur communauté. 93 % disent être « tout à fait » ou «généralement » à l’aise à l’idée — cette proportion comprend des majorités importantes parmi tous les groupes d’âge, tous les sexes et tous les sous-groupes régionaux.

En cette période où les Canadiens et Canadiennes sont profondément préoccupés par la capacité du système de soins de la santé et la possibilité d’obtenir des soins lorsqu’ils en ont besoin, ils estiment qu’il serait possible d’utiliser les paramédics à meilleur escient.

Effectivement, lorsque nous demandons aux gens s’ils pensent que les paramédics sont des intervenants d’urgence, des professionnels de la santé ou les deux, 70 % les qualifient de professionnels de la santé tout court ou de professionnels de la santé et d’intervenants d’urgence à parts égales. Comme la nature des soins de la santé au Canada et notre système de santé ont changé, la perception de cette profession a également évolué.

En fait, nous avons demandé aux répondants de choisir l’une de deux options lors de l’intervention d’un paramédic dans le cas d’une urgence médicale soit qu’il transporte toujours le patient à l’hôpital, peu importe la nature du trouble médical, ou qu’il puisse déterminer s’il a une option de traitement plus efficace. Deux répondants sur trois estiment que le paramédic devrait avoir la discrétion de choisir. Seulement 22 % des répondants voudraient que le paramédic les transporte à l’hôpital dans tous les cas.

Conclusion

Les soins de la santé demeurent une préoccupation prioritaire pour plusieurs Canadiens et Canadiennes, surtout en ce qui concerne la capacité et les problèmes d’accès aux urgences, aux hôpitaux et aux médecins de famille. De plus, l’on note récemment une hausse marquée des préoccupations relatives au temps de réponse des paramédics. Compte tenu de ces préoccupations, les Canadiens et Canadiennes reconnaissent la valeur du rôle que les paramédics pourraient jouer pour améliorer l’accès et les résultats des patients canadiens.

Les paramédics du Canada ont bonne réputation et ils sont respectés ; les gens estiment qu’ils sont un élément central du système de santé. L’on note d’ailleurs très peu de résistance à l’idée d’un système de services paramédicaux communautaires — effectivement, les Canadiens et Canadiennes sont nombreux à soutenir cette idée, surtout les femmes qui prisent la tranquillité d’esprit qui vient de savoir que leurs êtres chers seront bien soignés advenant une urgence ou situation médicale.

Compte tenu de la réputation du processus et du rôle que voient les Canadiens et Canadiennes pour les paramédics, il n’est pas surprenant de constater que le public croit qu’ils devraient faire partie de la discussion nationale sur l’avenir des soins de la santé et qu’il estime que ces derniers pourraient jouer un rôle plus important dans la prestation de services de santé.

Méthodologie

Ce sondage, mandaté par l’Association des paramédics du Canada, a été mené en ligne du 24 au 28 avril 2023 auprès de 3 150 Canadiens âgés de 18 ans et plus.

Un échantillon de panélistes sélectionnés au hasard a été invité à participer au sondage à partir d’une série de panels partenaires sur  la plate-forme d’échange Lucid Ces partenaires consistent  généralement de panels d’étude avec confirmation d’adhésion qui ont été intégrés afin de gérer la possibilité de biais dans les données provenant d’une seule source.

La marge d’erreur d’un échantillonnage aléatoire de la même  grandeur pour une enquête probabiliste semblable est de +/- 1,8 %, 19 fois sur 20.