Les paramédics affirment que les dernières mesures les chasseront encore plus de la profession
Des représentants du secteur du préhospitalier de Montréal et de la Montérégie affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ont fait le point en conférence de presse ce matin sur la gestion chaotique du gouvernement qui leur crée davantage de surcharge.
"Il faut comprendre que l'imposition de nouveaux protocoles ministériels exige, notamment dans la région métropolitaine de Montréal, de demeurer disponible après la fin de notre quart de travail jusqu'à notre retour en caserne. Du jamais vu pour les paramédics d'Urgences -santé à Montréal et à Laval", a déclaré Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN.
"De plus, à l'extérieur de Montréal et de Laval, nous devons nous montrer disponibles pour un nouvel appel en centre hospitalier, même si notre matériel n'est pas décontaminé ni prêt pour une nouvelle intervention", a déclaré Gagnon.
"Ces mesures nous obligent à accomplir encore plus d'heures supplémentaires à la fin de nos quarts de travail. Or, nous revendiquons depuis plusieurs années la fin de nos quarts de travail à l'heure afin de limiter les heures supplémentaires obligatoires qui nous sont imposées", précise Gagnon.
Même si la FSSS-CSN convient que la question des délais d'intervention en cas d'urgence critique devrait être une priorité, elle soutient qu'une fois de plus, le gouvernement fait fausse route pour atteindre cet objectif.
"Alors qu'on manque de paramédics et de véhicules, la solution consiste pour le ministère à nous forcer à rester au travail plus longtemps. Ces mesures accentuent la dégradation de nos conditions de travail dans un secteur déjà en pénurie de personnel, ce qui risque d'augmenter les bris de services que nous connaissons depuis plusieurs années", ajoute Mathieu Lacombe, vice-président à l'information, à la mobilisation et à la vie syndicale du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie-CSN.
"Nous le savons parce que nous le vivons : ces nouvelles mesures vont inciter de plus en plus les paramédics à tout simplement quitter la profession ou à précipiter leur retraite", a déclaré Lacombe.
Selon le syndicat, depuis le 1er janvier 2023, chez Urgence-santé, les paramédics cumulent plus de 240 000 heures supplémentaires tandis qu'à la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), ce sont plus de 4200 heures supplémentaires qui sont sauvegardé.
"À l'image des négociations actuelles dans le secteur public, le gouvernement de François Legault est complètement déconnecté du réseau préhospitalier. En imposant encore plus d'heures supplémentaires, il nous dit qu'il veut sauver plus de vies, mais ça se fera sur le dos des paramédics, au détriment de leur qualité de vie", souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN et responsable des secteurs privés.
"Il faut cesser de presser le citron de celles et de ceux qui jouent un rôle central dans la prestation de soins à la population, puisque nous savons que cette pression accentue l'exode de notre réseau déjà en grande pénurie de main-d'œuvre. Les solutions existantes et nous savons également que la bonification des conditions de travail en fait partie", a conclu Longchamps.
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