Méfiez-vous du chien
L'histoire de la façon dont les paramédics ont été affectés à un appel qui les a mis en très grave danger. Pour l'un d'entre eux, cela pourrait bien avoir été le dernier appel de sa carrière.
Ceci est un récit à la première personne de ce qui s'est passé lors de cet appel.
Effectivement lorsqu'un paramédic accompli un exploit, une bonne action, un acte de bravoure, c'est souvent camouflé afin d'éviter de le rendre public. C'est arrivé début 2023.
Je suis de nature calme et j'ai du affronter physiquement deux chiens de type Pitbull. Ma partenaire et moi nous trouvions au domicile d'un patient lorsque l'attaque est survenue.
Incroyable, mais voici le résumé.
Soudainement, j'ai vu un gros chien beige, d'apparence Pitbull, qui s'en venait en courant et en grognant; il m'a sauté sur la jambe gauche.
Il a essayé de mordre entre ma cheville et mon pied, mais une chance j'avais mes couvres bottes en caoutchouc et j'avais le sentiment que ses dents glissaient sur ma botte et qu'il n'arrivait pas à avoir une bonne prise.
Tout en parvenant à garder mon sang froid, je ne lui ai pas laissé le temps de renforcer sa prise et lui ai donné un bon coup de poing sur la tête près du museau.
En même temps, la propriétaire a sauté sur son chien pour le maîtriser et s'est fait trainer par le chien vers ma gauche. Ma partenaire qui se trouvait derrière moi a crié "ATTENTION!" Et c'est là qu'un autre chien de type Pitbull, est arrivé sur ma droite et à foncé sur moi en grognant.
J'étais encore à moitié accroupi et j'ai paré l'attaque de mon bras droit. Le chien a mordu et m'a tenu au niveau du poignet droit. Heureusement que je portais plusieurs épaisseurs de linge à manches longues.
Tout en me redressant, je ressentais une vive douleur au poignet, comme s'il était pris dans un étau que l'on continue de serrer.
De mon poing gauche, j'ai donné un coup de toutes mes forces pour me dégager et le chien est tombé au sol mais s'est remis en position pour réattaquer.
Je ne lui ai pas laissé de chance et lui ai donné un violent coup de pied en dessous de la gueule dès qu'il a sauté sur moi. Ce qui l'a projeté à la renverse et il est tombé dans le mur en face de moi à environ 5 ou 6 pieds.
Là, le chien était encore plus agressif et il travaillait pour se relever et réattaquer encore. Il était coriace celui là!
C'est là que je me suis dit que c'est le moment où jamais. La porte de sortie se trouvait à 3 à 4 pieds derrière moi.
Rapidement, j'ai pris la poignée, ouvert la porte et tout en attrapant ma partenaire, nous sommes rapidement sortis de l'appartement.
La porte était grande ouverte et le chien spinnait pour courir vers la porte. J'ai eu le temps de mettre la main sur la poignée et de fermer la porte.
Le chien a foncé dans la porte en grognant et graffignant.
Ma partenaire et moi nous sommes regardés incrédules: nous n'arrivions pas à croire ce qui venait de se passer.
Nous sommes vite sortis et sommes allés dans l'ambulance et avons appelé la police.
Résumé de tout cela: mon grand calme à fait en sorte de pouvoir en sortir sans trop de blessures. Cela a permis de sauver la vie de ma partenaire et la mienne. J'imagine mal deux nouvelles recrues intervenir sur cet appel. Le résultat aurait sûrement été bien plus catastrophique.
Ma partenaire a avisé la répartition afin d'expliquer la situation. Ils nous ont dit d'y retourner pour ne pas laisser le patient seul. Inutile de dire que je leur ai dit ce que je pensais de leur idée.
Il y a trois chiens de type pitbull à cette adresse. Ma partenaire a vu les trois. Mais heureusement, seulement deux des trois chiens m'ont attaqué. Ma partenaire a vu le troisième chien arriver pour attaquer.
Les policiers nous ont confirmé la présence trois chiens de type Pitbulls à cette adresse.
La Direction des poursuites pénales et criminelles de la Cour municipale de la ville m'ont contacté par la suite et m'ont envoyé une photo des trois chiens afin que j'identifie les deux qui m'ont attaqué et fasse une déclaration de l'évènement.
Le pire dans cette histoire c'est que l'employeur savait qu'à cette adresse qu'il y avait des chiens méchants.
La policière nous a confirmé qu'ils sont intervenus une dizaine de fois et que deux jours plutôt, le patient avait été sorti contentionné lors d'une intervention des paramédics assistés de la police.
Dans la carte de notre appel, il n'y avait aucune mention des chiens, ni d'attendre la police.
Malgré l'erreur commise de ne pas mentionner les risques inhérents, l'employeur n'a présenté ni excuse, ni remord mais a simplement statué que "l'information n'a pas été donnée pour ne pas porter préjudice au patient"!
J'ai demandé à le paramédic "Méfiez-vous du chien ou du système ou des deux ?"
"Je crains encore plus l'employeur que les chiens. Ils ont omis de nous transmettre l'information."
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