Nous avons reçu un document entièrement caviardé
Mais nous continuerons à poser des questions difficiles.
Chères lectrices et chers lecteurs,
J'ai posé beaucoup de questions difficiles à des dirigeants en position de pouvoir ainsi qu' à des élus. J'ai également déposé de nombreuses demandes d'accès à l'information auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Par exemple, j'ai demandé les temps réponse détaillés des ambulances par priorité d'urgence, par ville ou village et par année. Nous avons utilisé ces informations pour créer la toute première carte visualisant les données sur les temps de réponse des ambulances pour les urgences les plus critiques dans 599 municipalités du Québec. Nous avons publié la carte il y a quelques semaines et la réaction a été massive. J'ai parlé de cette situation avec de nombreux autres médias.
En tant que journaliste qui se consacre entièrement à la crise de notre système de soins préhospitaliers d'urgence, il est essentiel que je fasse des recherches, que j'analyse, que j'interprète et que je partage ensuite ces résultats avec le public, et avec vous - les lecteurs de La dernière ambulance.
Cependant, certaines personnes au sein du MSSS s'opposent à moi, à mes reportages et à ce projet d'enquête.
Il s'agit d'un document que le MSSS nous a communiqué le mois dernier.
J'avais été informé de l'existence d'une série de courriels internes du MSSS mettant en cause mes qualifications et le statut de La dernière ambulance. En tant que journaliste d'investigation, j'ai décidé de vérifier par moi-même. J'ai demandé une copie de toute la correspondance interne et externe du MSSS me concernant personnellement ainsi que celle concernant La dernière ambulance.
Ce qu'ils m'ont renvoyé est complètement aseptisé.
J'ai toujours pensé qu'une presse libre était la pierre angulaire d'une démocratie forte. Si le gouvernement cache des informations aux journalistes... bon sang, si le gouvernement décide qui est journaliste et qui ne l'est pas, ce n'est pas seulement moi qui suis empêché de faire mon travail. Nous sommes tous perdants. La démocratie est perdante.
Je suis ébranlée, mais pas découragé. Les autres écrivains et professionnels de la santé de notre équipe ainsi que moi-même promettons de continuer à poser les questions difficiles. Parce que nous méritons tous de connaître la vérité sur les risques de vivre (et de mourir) au sein d'un système de soins préhospitaliers d'urgence défaillant.
C'est là que vous intervenez. Nous ferons un travail d'enquête, mais nous avons besoin de votre soutien. Lorsque les lecteurs et lectrices deviennent des abonnés payants, cet argent finance directement notre journalisme. Il nous aide à payer les frais d'inscription et de publication, autrement dit, les besoins essentiels de notre petite publication indépendante.
Et nous aimerions faire encore plus. Nous voulons faire monter la pression. Nous avons besoin d'abonnés payants pour amplifier la voix de La dernière ambulance.
Il est clair que les reportages frappant de La Dernière Ambulance ont un coût politique. Sinon, pourquoi le gouvernement du Québec dépenserait-il autant d'énergie à garder secrets ses propres dossiers sur le projet ?
Ma réponse la suivante : devons absolument faire monter la pression. Nous devons continuer à intensifier la voix du personnel préhospitalier de première ligne. Avec nos lectrices et nos lecteurs, nous avons réussi à changer le paysage politique et la conversation. Nous devons continuer à pousser jusqu'à ce que tous les Québécois.e.s obtiennent le système de soins préhospitaliers d'urgence qu'ils méritent.
Nous vous invitons à soutenir notre travail. Chaque dollar est consacré à notre journalisme qui a pour but d'avoir une incidence importante sur la situation.
Hal
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