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Nous recevons des lettres

Nous recevons des lettres

(08-12-2023)

Ce soir, j'ai mal à mon Québec. Ce soir, j'ai mal pour notre profession de paramedic, du système de la santé et des enseignants. Ce soir, je vais me coucher avec l'anxiété au ventre.

Au delà de la loi 15 que notre cher gouvernement veut imposer, le système préhospitalier est au bord du gouffre plus que jamais.

À chaque quart de travail, je vais avoir l'anxiété d'avoir une P0 post 10-89. À chaque quart de travail, je me poserais la question du comment je vais réussir à dépuncher sans que mes collègues et moi soyons séquestrés.

Cela aura de lourde conséquence dans un futur rapproché. Les démissions en masse, la réorientation de carrière et l'abandon du système préhospitaliers feront couler le bateau encore et encore.

Quand est-ce que le gouvernement va se rendre compte que derrière notre uniforme, nous sommes des êtres humains et qu'en dehors de notre métier, nous avons une vie?

Quand est-ce que le gouvernement va se rendre compte qu'ils brûlent leur relève des deux bouts?

Quand est-ce que le gouvernement va nous offrir des conditions et permettre la rétention?

Quand est-ce que le gouvernement va nous payer à notre juste valeur?

Qu'est-ce que le gouvernement va faire lorsqu'ils n'auront plus personne pour répondre aux appels, parce que les paramedics sont écoeurés de se faire niaiser?

Je suis (et nous sommes) brûlés physiquement et mentalement. Les appels n'arrêtent jamais. Les gens abusent du système. Le système clawson est désuet. Les gestionnaires pressent sur le citron sur les travailleurs(es) comme des esclaves prisonniers. C'est une roue éternelle.Est-ce que j'ai envie de vivre une carrière comme ça? Est-ce que j'ai envie de devoir toujours mettre ma vie personnelle sur pause pour mon travail?

J'aimais mon métier. Je l'aimais, jusqu'à ce qu'on m'écoeure tellement avec de la bureaucratie qui ne correspond pas à notre réalité.

Demain est un autre jour. En attendant, prenez soins de vous. VOUS êtes les personnes les plus importantes de votre vie. Pis si tu quitte le bateau un jour, je ne t'en voudrais pas, parce que je risque moi aussi de venir te rejoindre.

En attendant, soyons solidaires. Tout le monde ensemble!

- Une paramédic