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(10-12-2023)
La maison au bout de la rue
Lors de ma graduation du secondaire en 2017, j'étais à la recherche, comme la majorité des étudiants, d'une maison pouvant accueillir ma carrière et mes ambitions. Le marché étant saturé et complexe, il devient parfois difficile de trouver une habitation à la hauteur du budget intellectuel et créatif accumulé durant le secondaire.
Cette maison, le domaine préhospitalier, je la regardais du coin de l'œil depuis plusieurs années. Dans un monde parfois teinté de gris et de mornitude, sa façade colorée comme les gyrophares et ses contours inhabituels filant à toute vitesse dans le vent m'ont attiré, là où la routine ne survit pas. J'y ai fait une demande de prêt en 2017 avant de finalement en devenir officiellement copropriétaire en 2020.
Bien sûr, comme toute maison, c'est après l'avoir achetée que les problèmes surgissent. Au début, ce n'étaient que des petits problèmes, comme par exemple, une disparité entre ce qui est enseigné à l'école et ce qui est vécu sur la route. J'ai réglé ce problème en peinturant le mur de l'adaptation d'une couche de connaissances additionnelles en physiopathologie. Puis, en l'absence de formation continue, est surgie une fissure dans la pièce du développement professionnel. J'ai tenté de réparer celle-ci en travaillant sur des projets de formation, tentant à tout prix de rendre la pièce plus attirante pour mes futurs collègues sur les bancs d'école. Enfin, le chauffage a brisé et l'enthousiasme de l'école s'est refroidi à coup de manque de perspective d'avenir; j'ai tenté de m'y réchauffer en diversifiant mes activités dans le domaine.
Mais maintenant, le plafond coule, alors que l'hémorragie de paramédics changeant de carrière se poursuit. L'électricité fonctionne à moitié, car un cynisme dans le domaine travaille fort à éteindre les lumières que je tente d'allumer. Les taxes gourmandes d'un système politique égocentrique continuent de creuser dans mon portefeuille de projets que je tente de développer.
Malgré tout cela, cette maison-là m'appartient toujours: je me sens encore chez moi quand la tablette de mon ambulance m'appelle. Mais j'ai besoin d'aide. J'ai besoin de ne pas être le seul à croire qu'on peut réparer ce domicile et le mettre à notre goût. J'ai besoin que l’on continue à se développer comme les professionnels de la santé que nous sommes, afin de rendre cette habitation attirante sur le marché du travail. Même s'il est dystopique de croire que cela sera facile, il n'y a rien d'utopique dans le fait de croire que c'est réalisable. Cette maison a besoin d'amour, et malgré le fait que le contexte socioéconomique actuel conjugué à une covid a été difficile sur tous, je ne crois pas être le seul à penser que tout est possible.
Je ne suis pas prêt à mettre la clé sous la porte, mais j'ai besoin d'aide.
G1219 (Félix Gagnon)
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