Nous recevons des lettres

(12-12-2023)

J’aime mon travail. J’ai une belle profession . Mais l’environnement est plus vivable. Je dois déjà donner ma santé physique et mentale à ma carrière. Mais ça, je le savais dès le début.

Maintenant, on nous demande de donner notre sommeil, notre vie personnelle et le temps, si précieux, avec nos proches. On nous demande de donner tout ça, et même plus, sans même qu’on reconnaisse le bon travail qu’on fait. Ce que le grand public ne sait pas, c’est que voir des gens mourants et mourir à tout les jours, ça fait qu’on veut notre vie personnelle et on veut être avec nos proches le plus possibles. Mais la, on nous demande de, dans le fond, jamais mettre fin à notre quart de travail. Jamais savoir à quelle heure on retourne à la maison voir notre famille ou même juste dormir. C’est humain ça?

On nous demande d’être souriant, empathique et donner les bons soins aux bons moments, sans avoir le droit à l’erreur, peu importe le nombre d’heure travaillé et peu importe les événements qu’on vient de voir et vivre, qu’ils soient traumatiques ou non. Être un robot. Mais après tout, on est humain. En dessous de l’uniforme, on est des humains comme les autres.

On a parlé fort et fait du bruits par rapport à la nouvelle procédure, qui nous oblige à rester disponible, pour les P0 (danger immédiatement pour la survie), après la fin de notre quart de travail jusqu’à ce que le camion soit arrivé et stationné à la caserne. On s’est fait présenter une ordonnance de cour pour arrêter et respecter la procédure. Dans le fond, leur donner notre vie. Je vous explique. À Montréal/Laval, les hôpitaux peuvent être à 40 minutes de notre caserne d’appartenance. 40 minutes et plus à ne pas savoir si on retourne à la maison. Si on reçoit un appel, c’est 1h30 par appel environ. Et on est disponible encore et encore jusqu’à ce qu’on réussi à se stationner à la caserne. Faites le calcul.

16h à être 100% alerte, prêt à réagir à tout, sans avoir dormi et, souvent, sans même avoir manger. Seriez vous capable?

J’aime mon travail. Mais laissez moi avoir une vie personnelle et en profiter.

Je ne suis pas un robot dédié à travailler sans arrêt.

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