Résilience en declin

« Je peux être changé par ce qui m'arrive. Mais je refuse d'en être réduit." - Maya Angelou

La résilience est une curieuse entité. Souvent sous-estimé ou négligée dans l'équation, c'est elle qui motive les paramédics du Québec à continuer de pratiquer l'art et la science de soigner alors même que le système de soins préhospitaliers d'urgence continue de trébucher d'une crise à l'autre.

Vous voyez, les paramédics du Québec attendent depuis des générations qu'un transformation majeure se produise dans le système de soins préhospitaliers d'urgence. Ils ont persisté à embrasser leur profession alors même que les recommandations et les rapports des comités d'experts successifs sont relégués dans le coin numérique le plus obscur du système de gestion documentaire du MSSS.

Alors qu'ils protestent avec bruit et de manière constructive de leurs conditions de travail, de l'incapacité de fournir des soins adéquats à tous leurs patients, de l'accès inéquitable aux soins préhospitaliers d'urgence, de la façon de recruter et de retenir la prochaine génération des paramédics, de la façon de mieux traiter les génération actuelle des paramédics, sur la façon de concevoir des ambulances qui offrent des environnements de travail plus sûrs, sur la façon dont les communautés qu'ils desservent sont régulièrement laissées sans accès local aux paramédics - alors qu'ils protestent avec force pour améliorer le système, ils continuent de trouver des moyens de le maintenir opérationnel.

Pour maintenir les voies ouvertes, si vous voulez.

Cependant, la résilience n'est pas une ressource infinie. Au final, face aux conditions adverses et la réalisation que personne n'écoute, même les paramédics les plus résilients finissent par capituler lentement et succombent à devenir partie d'un système qui attend tout en retour de rien.

Nous nous rapprochons maintenant de ce point avec l'introduction de primes basées sur la performance pour les paramédics qui n'ont rien à voir avec l'amélioration des soins aux patients ou de meilleures conditions de travail.

Si, comme l'a dit un de mes amis proches et un ancien paramédic lui-même, si vous pensez que le système est tordu maintenant, attendez simplement que les paramédics commencent à jouer avec le système afin de recevoir un prime basée sur leur capacité à être de nouveau en service dans les 25 minutes. Vous n'avez encore rien vu.

Les bonus basés sur la performance sont conçus pour réduire les paramédics à des automates basés sur des astuces. Soyez un bon chien. Rédigez un rapport incomplet sur les soins aux patients. Ne vous occupez pas de vous. Ne nettoyez pas votre équipement de manière appropriée. Sortez précipitamment de la porte des urgences et appelez en service dans cette fenêtre de 25 minutes. Voici votre prime. Bon chien.

Les indicateurs de performance basés sur tout sauf l'amélioration des soins ne font servent qu'à éloigner encore plus les paramédics de l'objectif d'être un jour reconnus comme de véritables professionnels de la santé.

Ils sont conçus à la fois pour changer et réduire les paramédics eux-mêmes à quelque chose de bien inférieur à ce qu'ils auraient pu être.

• HN