Une histoire de résilience personnelle

Une histoire de résilience personnelle

(English version follows the french)

(01-03-2025)

Je reçois beaucoup de demandes de gens qui veulent amplifier leurs propres publications et projets.

Celui que j'ai reçu récemment était différent. Cela a eu une profonde résonance en moi – et cela a pris un tout autre sens cette semaine, alors que les paramédics et les policiers ont travaillé ensemble pour s'assurer qu'un de nos collègues reçoive le soutien en santé mentale dont il avait besoin.


"J’ai demandé à ma sœur : Serais-tu capable de me faire des boules de Noël avec des uniformes récupérés ? Défi relevé !
Avec son talent, elle a créé quelque chose de vraiment magique. Ce qui était au départ une simple idée d’aller lui porter quelques sacs de retailles de tissu …s’est transformé en une véritable œuvre d’art, rendant hommage au métier tout en donnant une seconde vie aux uniformes des paramédics.
Mais ce projet a une signification encore plus spéciale. Elle m’a dit tout de suite oui quand je lui ai parlé de ramasser des fonds pour la prévention du suicide. Ma sœur a été paramédic pendant plusieurs années à la CTAQ. Elle connaît l’importance du métier, et ce métier a été sans doute une grande passion dans cette vie. C’est donc avec tout son cœur qu’elle a conçu ces ornements uniques.
Qu’en pensez-vous?


J'ai donc contacté Julie Lavoie Labrecque pour en savoir plus sur son projet.

Newman: J'aime l'idée de recycler certaines parties de notre « traumatisme » – nos uniformes– en quelque chose d'espoir qui peut remonter le moral et amasser des fonds pour La Vigile. Pouvez-vous me dire comment ce projet a vu le jour et pourquoi il est si important pour vous et votre sœur ?

Labrecque: Au départ, ce projet n’avait pas de but précis. Avec le changement d’uniforme, notamment le remplacement des polos jaunes et bleus ainsi que des chandails de laine par des vestes, une accumulation d’anciens uniformes s’est créée. Je n’avais d’idée claire pour leur réutilisation, j’ai commencé à réfléchir à une manière de leur donner une seconde vie en les transformant en objets utiles. De plus, il existe peu de choses qui représentent véritablement les paramédics, et ce projet permettait aussi de mettre en valeur notre profession à travers des créations uniques.

En 2022, un collègue s’est enlevé la vie que j’apprécie beaucoup, ce qui a renforcé mon engagement envers la cause de la santé mentale. J’ai décidé d’intégrer une autre dimension à mon projet en encourageant les acheteurs à donner à La Vigile ou à un centre de prévention du suicide de leur secteur. Je penses que cela a vraiment été une révélation et une évidence que je devais concrétiser mon projet de couture pour cette cause.

En 2023, la cause est devenue encore plus personnelle lorsque j’ai dû annoncer à mes fils le décès de leur père par suicide. Ce projet m’a permis de canaliser mes émotions, de me reconstruire et de sensibiliser davantage à la santé mentale. La couture est devenue une échappatoire pour moi, par ce que sa me faisait du bien et indirectement du bien aux autres de contribuer.

Enfin, un autre décès par suicide parmi nos collègues en 2024 a encore renforcé mon engagement. Ce projet a pris tout un autre sens, au-delà de recycler de simple uniforme. C’est une manière de créer un sens à tout ce tourbillon d’émotion, il est devenu un moyen de sensibiliser à la santé mentale, honorer la mémoire et d’apporter un peu d’espoir, d’encourager la bienveillance autour de soi.


Newman: Comment les gens peuvent-ils vous aider dans ce projet ? Y a-t-il un endroit où ils peuvent envoyer leurs vieux uniformes ?

Labrecque: Pour l’instant, j’ai déjà une grande quantité d’uniformes, mais c’est le temps qui me manque pour tout transformer. Lorsque c’est possible, je redistribue des uniformes encore en bon état à ceux qui en ont besoin au sein de l’entreprise. Mon objectif serait de voir ce projet grandir et de pouvoir constituer une équipe pour m’aider à le développer – des gens pour m’aider à coudre, découdre, découper etc.

J’aimerais aussi l’élargir aux autres services d’urgence, comme les pompiers et les policiers ou autres, afin de donner une seconde vie à leurs uniformes également et de renforcer la solidarité entre nos professions. Je souhaite travailler avec d’autres types de tissus pour diversifier les créations. Les gens peuvent toutefois me contacter pour faire le don de leur pièce d’uniforme, certains morceaux sont plus utilisés que d’autres.


Newman: Quelle a été la réaction à ce projet jusqu'à maintenant ? Comment les gens peuvent-ils commander leurs décorations de Noël et combien coûteront-elles ?

Labrecque: Dès que j’ai commencé à récupérer les uniformes, plusieurs collègues m’ont écrit pour me proposer leur aide. Beaucoup n’étaient pas à l’aise avec la couture, mais ils voulaient tout de même contribuer. J’ai ainsi pu compter sur le soutien de collègues dans tout le secteur de la CETAM, certains en arrêt de travail, d’autres simplement solidaires à la cause ou conscients des épreuves que j’avais traversées. J’ai pu organiser le transfert des boîtes d’uniformes via la logistique, en les faisant acheminer à partir de la caserne de Saint-Bruno. Une belle dose de soutien. Que ce soit de la part de mes collègues, de l’employeur ou d’autres personnes sensibles à la cause. Beaucoup voulaient passer des commandes, mais le défi principal est de répondre à la demande, car j’ai énormément d’idées.

Parmi les initiatives j’aimerais, par exemple, confectionner des petites pantoufles à offrir lors des accouchements en ambulance, ou encore des objets personnalisés pour les paramédics qui accueillent une nouvelle naissance. J’aimerais aussi créer des coffres à crayons pour les enfants ou encore proposer des porte-clés personnalisés à distribuer dans les cégeps pour les étudiants.

Lorsque j’ai lancé l’idée de fabriquer des boules de Noël à partir des anciens uniformes, j’en ai d’abord discuté avec ma sœur, qui a tout de suite embarqué dans ma folie. Pour le moment, elle se concentre principalement sur la création des boules de Noël. Le succès a été immédiat : bien que nous ne soyons pas encore dans la période des fêtes, plus d’une trentaine de boules ont déjà été vendues. Les articles cousus à partir des uniformes varient en fonction des disponibilités, et je les affiche principalement sur ma page: Julie Lavoie Labrecque RCR, Premiers Soins.

Je souhaite structurer davantage le projet en mettant en place une plateforme dédiée prochainement. Pour les boules de Noël, leur prix est fixé à 30 $, avec 5 $ remis à La Vigile pour chaque vente. Les gens peuvent me contacter par messenger, courriel ou téléphone. Tout ce projet est possible grâce à mon employeur, l’équipe de logistique--Mathieu et Jean--et tout le monde qui contribue d'une quelconque façon.

IMPORTANT: Pour vos commandes & information:
Page:
Julie Lavoie Labrecque RCR, Premiers Soins


A story about personal resilience

I receive many requests from people who want to amplify their own posts and projects.

The one I recently received was different. It resonated deeply with me—and took on an entirely new meaning this week as paramedics and police officers worked together to ensure that one of our colleagues received the mental health support they needed.


"I asked my sister: Would you be able to make Christmas ornaments out of repurposed uniforms? Challenge accepted!

With her talent, she created something truly magical. What started as a simple idea—bringing her a few bags of fabric scraps—turned into a real work of art, honouring the profession while giving paramedic uniforms a second life.

But this project holds an even deeper meaning. She immediately said yes when I told her I wanted to raise funds for suicide prevention. My sister was a paramedic for several years at CTAQ. She understands the importance of this profession, which was undoubtedly a great passion in her life. That’s why she put her whole heart into designing these unique ornaments.

What do you think?"


So, I reached out to Julie Lavoie Labrecque to learn more about her project.


Newman: I love the idea of recycling parts of our “trauma” – our uniforms – into something hopeful—lifting spirits while raising funds for La Vigile. Can you tell me how this project started and why it’s so important to you and your sister?

Labrecque: At first, this project didn’t have a specific goal. When the uniforms changed—replacing the yellow and blue polos and wool sweaters with jackets—there was a buildup of old uniforms. I didn’t have a clear idea of how to reuse them, but I started thinking about ways to give them a second life by turning them into useful objects. Also, there aren’t many items that truly represent paramedics, so this project became a way to highlight our profession through unique creations.

In 2022, a colleague I was very fond of died by suicide, which strengthened my commitment to mental health awareness. I decided to add another layer to my project by encouraging buyers to donate to La Vigile or a local suicide prevention centre. It was a revelation—I knew I had to pursue this sewing project for this cause.

Then, in 2023, this cause became even more personal when I had to tell my children that their father had died by suicide. This project helped me channel my emotions, rebuild myself, and raise awareness about mental health. Sewing became an escape for me—it helped me heal, and indirectly, helped others as well.

Another colleague’s suicide in 2024 reinforced my commitment even more. This project became about so much more than just recycling old uniforms. It’s a way to make sense of the whirlwind of emotions, to raise awareness about mental health, to honour memories, and to bring hope—to encourage kindness in our community.


Newman: How can people support this project? Is there a place where they can send their old uniforms?

Labrecque: Right now, I already have a large number of uniforms, but I don’t have enough time to transform them all. When possible, I redistribute uniforms that are still in good condition to those who need them within the company. My goal is to see this project grow and build a team to help develop it—people to sew, unstitch, cut, etc.

I’d also love to expand this to other emergency services, like firefighters and police officers, to give their uniforms a second life and strengthen solidarity between our professions. I want to work with different types of fabrics to diversify the creations. That said, people can still reach out to donate uniforms—some pieces are more useful than others.


Newman: What has the response been like so far? How can people order Christmas decorations, and how much do they cost?

Labrecque: As soon as I started collecting uniforms, many colleagues reached out to offer their help. A lot of them weren’t comfortable with sewing, but they still wanted to contribute. I’ve received support from colleagues across CETAM—some on leave, others simply standing in solidarity or aware of the challenges I’ve faced. I’ve also been able to organize the transfer of uniform boxes through logistics, getting them delivered from the Saint-Bruno station. It’s been a wonderful wave of support—from colleagues, my employer, and people who care about the cause.

Many people want to place orders, but the biggest challenge is keeping up with demand—I have so many ideas! One of the projects I’d love to develop is making tiny slippers to give to newborns delivered in ambulances or personalized gifts for paramedics welcoming a new baby. I’d also love to create pencil cases for kids or custom keychains to distribute in CEGEPs for students.

When I came up with the idea of making Christmas ornaments from old uniforms, I first discussed it with my sister, who immediately jumped on board. Right now, she’s focusing mainly on creating the ornaments. The response has been amazing—although we’re not even in the holiday season yet, we’ve already sold over thirty ornaments.

The items made from uniforms vary based on availability, and I primarily showcase them on my page: Julie Lavoie Labrecque RCR, Premiers Soins. I hope to structure this project further by setting up a dedicated platform soon.

For the Christmas ornaments, the price is $30 each, with $5 from every sale donated to La Vigile. People can contact me via Messenger, email, or phone.

This whole project is possible thanks to my employer, the logistics team—Mathieu and Jean—and everyone who contributes in some way.


IMPORTANT: To place an order or for more information:

Page: Julie Lavoie Labrecque RCR, Premiers Soins